Almasty [ recréation ]
- 20.02 | 20h
Recréation d’Almasty. Rivé au sol, le grand yéti du Caucase revient nous parler du sauvage
Le temps passe, vraiment, et dans sa grande mansuétude il permet de construire des univers solides comme des rocs. Ils deviennent des évidences et peuplent notre paysage artistique, notre conception de la danse. Myriam Gourfink nous offre la joie de la fidélité, la richesse de la profondeur et de la répétition : Déborah Larry interprète exceptionnelle et Kaspar Toeplitz, musicien tout aussi nécessaire, l’accompagnent.
Ici, avec Almasty, elle nous ancre dans la terre, nous déploie le sol et le poids comme une poésie essentielle. Ce solo dansé, vécu, parcouru, déposé, est la preuve, si cela était encore nécessaire, que le plus simple exige savoir et sensibilité, confiance et sourire. Almasty, ce yéti des Carpates, nous parle du sauvage que nous désirons en secret ou qui survit presque à notre insu. Bien au-delà des effets, des miroitements, la danse est ce que nous devons domestiquer à chaque instant et contre laquelle nous nous rebellons, inutilement : la pesanteur, un partenaire existentiel où le vainqueur est connu d’avance. D’abord, danser.
« Chez Gourfink, on pourrait songer à un exercice de Cunningham qui aurait repris ses recherches sous Life Forms pour trouver des mouvements qu’on ne peut imaginer que dans la liberté d’un univers dématérialisé »
Danser canal historique
Biographie
Danseuse et chorégraphe de nombreuses pièces, Myriam Gourfink est engagée dans une recherche sur l’écriture du mouvement depuis 1996. Fondée sur les techniques respiratoires du yoga, sa danse repose sur une organisation rigoureuse des appuis et une conscience aigüe de l’espace. A la fois abstraite et sensible, elle se caractérise par sa lenteur et une implication des interprètes qui sont amenés à effectuer des choix à l’intérieur des partitions.
Pour certains projets, les partitions intègrent des dispositifs (informatisés) de perturbation et re-génération en temps réel de la composition pré-écrite : le programme gère l’ensemble de la partition et génère des millions de possibilités de déroulements. Les interprètes pilotent – via des systèmes de captation – les processus de modification de la partition chorégraphique, qu’ils lisent sur des écrans LCD. Le dispositif informatique est ainsi au cœur des relations d’espace et de temps. Il permet, au fur et à mesure de l’avancement de la pièce, la structuration de contextes inédits.
Figure de la recherche chorégraphique en France, reconnue comme telle et invitée par de nombreux festivals internationaux, Myriam Gourfink a été artiste en résidence à l’IRCAM, au Fresnoy/Studio national des arts contemporains, au Forum de Blanc-Mesnil, ainsi qu’à Micadanses à Paris. Elle a également dirigé de 2008 à 2013 le Programme de recherche et de composition chorégraphiques (PRCC) de la Fondation Royaumont, et programmé, en 2012, le cycle « Les danses augmentées » à la Gaîté Lyrique. Soutenue par le Centre Pompidou depuis 1999, son travail a fait l’objet d’un focus dont le thème était « Les formes du temps » lors de l’inauguration du Centre Pompidou x Westbund Museum Project à Shanghai en 2019. Elle est l’auteure, avec Yvane Chapuis et Julie Perrin, du livre Composer en danse – Un vocabulaire des opérations et des pratiques, publié par Les presses du réel en janvier 2020.
Production
production Lol danse
coproduction en 2014 – 2015 Centre de développement Chorégraphique – Les Hivernales, Avignon, le Forum/scène conventionnée de Blanc-Mesnil, avec le soutien du Conseil général de la Seine-Saint-Denis. Avec le soutien du Centre National de la Danse pour la mise à disposition de studios.L’association loldanse est soutenue par le ministère de la Culture et de la Communication, Drac Île- de-France, au titre de l’aide à la compagnie.
chorégraphie Myriam Gourfink
interprétation Deborah Lary
musique et lumières Kasper T. Toeplitz
création costume Laurence Alquier
photo © Marie Bouvie
